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Foutons-nous la paix !

Brecht & Co

Ce récital, constitué en partie de chansons en langue allemande, pour la plupart des textes de Bertolt Brecht, mis en musique par Hanns Eisler, Paul Dessau, Kurt Weill,
est aussi parcouru de chants yiddish, italiens, et français…
Ils évoquent, à travers d’autres atmosphères, et par d’autres chemins, nos origines, connues ou incertaines ; ils nous racontent, avec d’autres mots, en d’autres langues,
comme deux versants d’une même montagne, les histoires de la guerre et de la paix que se font les hommes ; ils nous font entendre dans les pleurs comme dans les rires,
les chants d’amour et de vie qui hantent tous les champs de batailles.
De nombreux textes courts, en français, introduisent ou ponctuent les chansons.
Ce récital a été crée avec l’accordéoniste Philippe Bourlois.


extraits de Foutons-nous la paix
Sébastien Jaudon - piano
Arièle Bonzon - images


Cher Bertolt
Si tu savais tout ce qui se passe de nos jours,
tu pourrais en écrire, des poèmes, des pièces de théâtre,
des écrits théoriques. Il y aurait tellement à dire…
et beaucoup de gens, de peur d’y perdre la tête,
oublient de regarder, de sentir, de vivre même quelques fois !
C’est pour cela que j’ai réouvert ma boîte à trésors,
pour choisir encore une fois tes paroles pour dire.
Encore une, diront les gens,
qui essaye de chanter ce qui est presque sacré.
Nous sommes nombreux à aimer tes textes poétiques,
mis en musique par Kurt Weill, Hanns Eisler,
Paul Dessau pour ne citer qu’eux.
Tu es un auteur classique, certes, mais tes chansons,
vos chansons, sont devenues très populaires. Même ici,
en France, les gens connaissent Mackie Messer,
Surabaya Jonny, etc.
Je suis née dans les années cinquante à Berlin
et j’ai grandi du côté ouest du mur.
D’abord dans l’ignorance.
Puis à l’école j’ai su toutes ces choses
dont la vie charge nos pauvres dos.
Puis je suis partie, pour voir ailleurs.
En vain j’ai essayé d’arracher mes racines de vingt ans.
J’ai appris d’autres langues pour me cacher !
Aujourd’hui après ces chemins je te retrouve, émue.
Lorsque tu étais à l’œuvre,
de l’autre côté, je songeais à naître.
Puisque “l’on a pas toujours dix sept ans”
maintenant tu n’es plus, et je suis grande.
Permets-moi donc de visiter nos souvenirs,
afin que le passé m’enseigne
à être présente aujourd’hui.
A.K.