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La bonne aventure, Une épopée tzigane

Ce projet que j’ai intitulé « LA BONNE AVENTURE » aurait pu s’appeler « Qui vole un œuf, vole un bœuf ! » ou « De quelle couleur sont les blancs ? » ou encore « Avant c’était mieux ! »
...
L’ambivalence envers l’étranger et particulièrement envers
le peuple Rrom est présente partout.
Les étrangers nomades seront-ils pour toujours la cause des épidémies, les responsables de tous les maux auxquels nous devons faire face ?
Les images de la bohémienne, diseuse de bonne aventure,
et du gitan musicien virtuose, teintées d’exotisme pour le regard occidental, sont des représentations portées par l’imaginaire collectif et partagées par toutes les couches sociales,
alimentent autant la fascination que le rejet. Marginalité, conception de la liberté, art de vivre, nostalgie de l’Orient, musicalité innée, tant de facettes qui nous interrogent
et renforcent la méfiance devant l’inconnu.
La question est complexe, bien sûr, et je ne cherche pas ici
à lui donner réponse.
« Je suis née dans une roulotte », c’est ainsi que commence
mon « épopée tzigane », un récit qui fait la part belle aux chants des « fils du vent ». On y évoque la vie, la route, la guerre, l’enfance, l’identité, le mariage, la chiromancie, les fables,
la place de la musique et du chant.
Je vous invite à entendre et à sentir le monde Rrom, avec lequel j’entretiens une relation particulière. Je le transporte depuis toujours en moi, avec une même passion pour le métissage
des cultures, des langues, des regards et des points de vue.
Un monde différent, en mouvement.
L’exploration des couleurs de ma voix m’a de tous temps incité
à pousser plus loin, à ouvrir vers de nouveaux horizons,
à caracoler sur les chemins, en toute liberté.
Comme le disait Ceija Stojka, tsigane, poète et autrichienne :
« laisser jaillir les images, les mots, comme un fleuve charriant l’amour et l’horreur, la fraternité et la terreur, le bonheur et la douleur, la fierté d’être Rom et le malheur d’être Rom ».
Anna Kupfer