×
×

La bonne aventure

Ce projet, que j’ai intitulé La Bonne aventure aurait pu s’appeler aussi
« Qui vole un œuf, vole un bœuf » ou
« De quelle couleur sont les blancs ? »
Ou bien encore « Avant c’était mieux » !

L’ambiguïté envers l’étranger, et ici particulièrement envers le peuple Rrom est toujours aussi présente.
Ces étrangers, nomades, seront-ils pour toujours « la cause des épidémies de scarlatine, de rougeole, et de fièvre typhoïde » ?
La Bohémienne, diseuse de bonne aventure, le musicien virtuose, sont porteurs depuis longtemps d’un exotisme, et exercent une fascination ambivalente sur ceux qui cultivent ces représentations.
La question est complexe, bien sûr, et je ne cherche pas avant tout à lui donner réponse.
La marginalité, la conception de la liberté, l’art de vivre, la nostalgie de l’Orient, la musicalité innée, autant de facettes qui nous interrogent et souvent alimentent la méfiance collective.

C’est à travers des chants tziganes, et des chants parlants de ces « fils du vent »et des textes d’auteurs divers, notamment de
Ceija Stojka,… que je vous invite dans cet univers avec lequel j’entretiens depuis toujours une relation particulière.

Ceija Stojka, tsigane autrichienne, qui n’a jamais appris à écrire ni à lire, mais qui, à l’âge de 46 ans, a finalement appris la langue de ses bourreaux pour enfin « laisser jaillir les images, les mots, comme un fleuve charriant l’amour et l’horreur, la fraternité et
la terreur, le bonheur et la douleur, la fierté d’être Rom et le malheur d’être Rom. »

Venez et entrez un instant dans ma roulotte imaginaire, pour entendre et sentir le monde Rrom.
Je le transporte depuis toujours en moi avec la même passion pour le métissage des cultures, des regards, des couleurs de ma voix.