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Sale Temps pour les poètes


(Louis Aragon / Léo Ferré)

il n’aurait fallu

Enregistrement live au TNP-Villeurbanne


Sale Temps pour les poètes

A l’invitation du TNP de Villeurbanne, Anna Kupfer crée
un nouveau concert, voyage sensible dans les mots et les sons, quête d’humanité au croisement des langues.
Écoutez Anna chanter : sa voix a ce petit quelque chose, qui, sans artifice, étreint, touche, bouleverse… »
Daniel Besnehard, conseiller artistique au TNP- Villeurbanne
Direction Christian Schiaretti

Anna Kupfer : guitare
Bruno Sansalone : clarinettes
Arièle Bonzon : scénographie


Sale temps pour les poètes a pu trouver un accomplissement durant le festival d’Avignon.

De ce répertoire est né Babel : ⎨Chansons à langues⎬.

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La presse

Les prouesses d’Anna Kupfer

studio-théâtre .
Un programme baptisé Sale temps pour les poètes !
Envoyé spécial.
Comédienne à la voix d’or, Anna Kupfer, née à Berlin, vit depuis longtemps en France. Elle y pratique volontiers le théâtre et, de plus en plus souvent, quand ça lui chante, invente des récitals originaux. Elle a déjà distillé, notamment, l’alcool entêtant des vers de l’autrichienne Ingeborg Bachmann. En 1997, elle fondait Ljube, avec le musicien Bruno Sansalone. Ils ont créé ensemble un spectacle voué aux chants yiddish, puis elle s’est offert, naturellement, pour ainsi dire, un récital Brecht. La voici aujourd’hui à Avignon, toujours en compagnie de Bruno Sansalone et de ses clarinettes, en un lieu neuf ouvert hors les remparts, avec un programme baptisé Sale temps pour les poètes ! et sous-titré « Chansons à langues ». Le titre est un peu par antiphrase, car si la poésie bat de l’aile dans l’ombre, Anna Kupfer se fait fort de la faire résonner à nos coeurs au grand jour, en des langues diverses car elle possède aussi le don d’épouser maints idiomes en toute sensibilité. Ainsi, du poète en yiddish Itzik Manger, de l’Italien du Frioul Pier Paolo Pasolini, des Espagnols Antonio Machado, Federico Garcia Lorca et Paco Ibanez, du Portugais Camoens, de Genet, Ferré ou Aragon, etc., elle extrait tous les sucs lyriques en version originale. Une fleur dans les cheveux, si belle dans ses robes noires de style ardente gitane, avec sa guitare amie, Anna Kupfer vous attendrit, vous émeut, vous bouleverse même, par le charme ensorcelant d’une voix apte à des prouesses dont elle n’abuse pas. L’intelligence des textes, l’humour en partage avec Bruno Sansalone, souriant virtuose qui laisse ses mains sur les anches, la scénographie, composée de paysages mentaux photographiés par Arièle Bonzon, tout concourt, avec Anna Kupfer et autour d’elle, à susciter une aura sans pareille. Il suffit de l’entendre chanter le fado pour fondre de gratitude.
Jean-Pierre Léonardini

28, Avenue des Sources,
84000 Avignon (tél : 04 90 82 08 59)
durée une heure, jusqu’au 2 août (à 20 heures).

L’Humanité CULTURES - Article paru le 15 juillet 2008
FESTIVAL D’AVIGNON